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Oléron et la Saintonge à la veille de la guerre de 100 ans:

Jean Sans Terre, à peine monté sur le trône d'Angleterre, va se montrer odieux pour ses vassaux et, bien qu'ayant débarqué sur le continent et ayant accordé une charte de commune à Saint Jean d'Angély, il va provoquer par son comportement ce qui fut appelé plus tard, les "appels d'Aquitaine" des nobles. Les vassaux mécontents de leur suzerain direct ( duc d'Aquitaine) faisaient ainsi appel au suzerain supérieur, le Roi de France... Une occasion pareille ne peut se laisser passer. La chambre des Pairs prononce la confiscation des biens de Jean en terre française! Aussitôt c'est la guerre entre Jean, soutenu par Aliénor, et Philippe Auguste soutenu par son allié, Arthur de Bretagne que Jean fera lâchement assassiner... Aliénor, qui était l'âme de la région, meurt le 31 mars 1204. Seules les îles et La Rochelle se conservent à Jean sans Terre. Philippe reprend sans peine la région et y introduit les changements qui lui conviennent. Poitou, Saintonge et Guyenne sont confiés au vicomte de Thouars, Aimery. En 1206, Jean tente de reprendre les territoires perdus, mais il n'y parvient qu'en partie. Une trêve de deux ans est signée, tandis qu'il renonce à ses territoires au Nord de la Loire.
Bien entendu, Jean n'a pas renoncé à reprendre l'avantage. Il monte une opération d'envergure en s'appuyant sur son allié, l'empereur germanique, Othon de Brunswick, qui avait été un moment maître de la Saintonge. Le plan semble imparable: broyer le Capétien entre les deux mâchoires d'un gigantesque étau! Tandis que l'empereur va passer la frontière nord-est, Jean va débarquer à La Rochelle et monter vers Paris. Au passage, il lève des troupes en Saintonge, traverse le Poitou et atteint Limoges...
Devant son déploiement de force, de nombreuses place-fortes n'essaient même pas de résister. Jean recouvre petit à petit ses possessions. Le voilà maître de la Saintonge, de l'Aquitaine, du Poitou et même du Limousin; quand il aborde la Loire, il apprend que Philippe a lancé ses meilleures troupes vers lui, malgré la menace des préparatifs d'Othon à l'est du pays. Le lâche Roi d'Angleterre se replie de Limoges vers Angoulème puis fait route vers la Gironde, prêt à rembarquer. Le Dauphin Louis (futur Louis VIII, dit le Lion!), surveille la Loire. Philippe lui a confié sa troupe (10.000 hommes dont 800 chevaliers, soit le tiers des forces de Jean), lui même regagnant l'Ile de France pour faire face à la menace de l'est...
Lorsque Jean l'apprend, il pense la partie gagnée et reprend l'offensive vers Le Mans. Une place forte barre la route: La Roche aux Moynes... Jean décide de l'attaquer. Pendant deux semaines, la place résiste et lorsque Louis débouche sur le champ de bataille, le 7 juillet 1214, Jean s'enfuit et sa troupe se débande... La victoire est éclatante pour les français. Le 15 juillet, Jean a rejoint La Rochelle où il lance encore des rodomontades, tout en réclamant des secours à ses Barons.
Pendant ce temps, Othon a atteint Nivelles le 12 juillet et il marche vers Valenciennes. Philippe a pu regrouper 15.000 hommes dont 500 chevaliers à opposer aux 45.000 coalisés. La rencontre va se produire à  Bouvines. Ce dimanche 27 juillet 1214, les coalisés veulent, contre tous les usages chrétiens du temps, défaire rapidement cette armée de pacotille qui leur fait face. En face, comme à  Alésia, on a levé des milices communales et c'est un peu le peuple en armes qui affronte les alliés du roi Jean d'Angleterre. Dans la chaleur de juillet, de 15h. à 19h; la bataille est atroce. Mais Othon, ayant failli mourir égorgé dans l'affrontement, prend peur et fuit le champ de bataille. L'armée coalisée est défaite. C'est le triomphe pour le camp des français!
Le 12 septembre, le traité de Chinon entérine la victoire des français. Jean ne conserve en France que la Saintonge et la Gascogne. Il faillit même perdre carrément son trône, car outre la Grande Charte qui lui arracha ses Barons et qui limitait ses pouvoirs, un parti français appuya la tentative de Louis le Lion de s'emparer de la couronne d'Angleterre. Jean sans Terre mourut le 19/10/1216. Il laissait un héritier, Henri III, sur lequel la noblesse anglaise reporta tous ses espoirs et Louis ne put qu'abandonner son projet.
Louis VIII succéda à Philippe Auguste et la région, dégoûtée du parti anglais, lui offrit ses villes sans coup férir. Après Saint Jean d'Angély, ce fut La Rochelle qui capitula après un court siège. Tout l'Aunis tomba aux mains du Capétien. Il installa une garnison à La Rochelle et s'engagea à ce que la ville ne quitte jamais le domaine royal. De son côté, Henri III d'Angleterre voulait toujours conquérir ce port, point d'entrée sur le continent. Après plusieurs tentatives, avec l'aide de forces venues des îles de Ré et d'Oléron, ce fut l'échec. Quatre bourgeois, complices, furent pendus à La Rochelle et Henri III regagna l'Angleterre.
Le 8/11/1226, Louis meurt au retour de la Croisade contre les Albigeois et laisse une veuve Blanche de Castille. Il lègue la couronne à son fils aîné Louis IX, plus connu aujourd'hui sous le nom de Saint Louis... Mais il n'a que 9 ans...
En 1241, Louis vient d'offrir à son frère Alphonse la suzeraineté sur l'Aunis, le Poitou et la Saintonge au nord de la Charente. Aussitôt, poussé par sa mère, Isabelle d'Angoulème, veuve de Jean sans Terre, remariée avec Hugues de Lusignan, Comte de la Marche, Henri III d'Angleterre en profite pour redébarquer à  Royan et, allié à son nouveau beau-père, reprend l'offensive contre les français. Par bonheur, ceux-ci ont été avertis et Louis IX regroupe une armée de 50.000 hommes en Touraine. Deux rencontres se produisent à  Taillebourg d'abord, le 22/07/1242, au cours de laquelle, dit-on, le roi va charger à la tête de sa cavalerie et s'emparer du pont qui sépare les deux troupes, ce qui va provoquer le repli des anglais vers Saintes, ville aux abords de laquelle va se dérouler la bataille décisive. Perdant l'avantage, les coalisés se dispersent. La Marche se réfugie à Pons tandis qu'Henri s'enfuit à Blaye... Cela permet à Louis IX d'entamer des négociations qui aboutiront à l'abandon de tout l'Aunis ainsi que de l'île de Ré. Néammoins, homme de dialogue, Louis s'accorde avec Henri en 1256 et, contre l'abandon définitif de toute prétention d'Henri sur l'Aunis, l'Anjou et la Normandie, il concède Oléron et la Saintonge au Sud de la Charente à Henri qui constitue aussitôt notre île en apanage pour son fils Edouard! L'île de Ré, quant à elle, est confiée au frère de Louis, Alphonse.
La mort des deux rois, Louis IX en 1270, puis Henri III en 1272, en paix l'un vers l'autre, va laisser quelques années de repos à la région, pendant le règne de Philippe III le Hardi et au début de celui de Philippe IV le Bel. Mais l'imbroglio féodal que constitue la dépendance de la Saintonge envers les deux couronnes va bientôt retendre les relations entre les deux états et relancer la phase critique de la guerre de cent ans...

D'après J-L. M. (bulletin municipal de janvier 2009)
Oléron et la Saintonge pendant la guerre de 100 ans:

La paix entre les deux couronnes de France et d'Angleterre se trouvait fragilisée par la double appartenance de territoires soumis aux deux rois. Les appels intelligemment lancés par des vassaux contre Edouard III auprès de Philippe IV le Bel, compromettaient petit à petit les relations pacifiques établies.
Mais ce fut sur mer que les hostilités reprirent. Une sourde rivalité entre Bayonne et La Rochelle devint belliqueuse lorsqu'un raid de pirates Anglo-bayonnais vint saccager les magasins de La Rochelle. Il s'ensuivit une guerre d'escadre et même, en octobre 1294, le débarquement anglais dans l'île de Ré et des massacres de pauvres insulaires. La situation se rétablit un temps lorsque Philippe IV le Bel créa une véritable flotte de guerre dans la région aux ordres d'un Castillan promu grand Amiral de France. Mais les évènements vont se précipiter. Comme pour attester le mythe de la malédiction du Grand Maître des Templiers, brûlé vif sur ordre du roi de France, voilà que moins d'un an plus tard, Philippe IV le Bel meurt...
Ses trois fils vont régner successivement, tout en réinventant une prétendue loi des "vieux Francs Saliens": la couronne n'est pas transmissible par les femmes!... Ceci permet d'écarter du trône en premier lieu la fille de Marguerite de Bourgogne, suspecte de ne pas être la fille de Louis X (premier héritier de Philippe IV), cocufié dans la Tour de Nesle!... Comme il faut bien appliquer le même principe au suivant, Philippe V le Long, ses quatre filles sont écartées au profit du troisième fils, Charles IV le Bel, lequel meurt à son tour sans héritier mâle!... Trois rois de France se sont succédés en 14 ans!...
Là va se nouer une querelle successorale qui va ensanglanter le royaume pendant un siècle. Les Capétiens directs n'ayant plus d'héritier mâle, le frère de Philippe IV, Charles de Valois, va revendiquer la couronne pour son fils Philippe, neveu du défunt roi, plus proche héritier par les mâles. Mais survient Isabelle de France, fille du même Philippe IV mariée naguère à Edouard III, roi d'Angleterre mais petit fils de Philippe IV, considérant que le petit fils est plus proche par le sang du défunt roi, que le neveu!... Argument non sans fondement. Mais le parti Valois va l'emporter et cette querelle dynastique va enflammer le pays.
Une occasion historique extraordinaire fut, là, indéniablement ratée. Désormais, les descendants lointains d'Aliénor et de Guillaume le Conquérant, voire de Charlemagne, allaient s'entredéchirer.
Au hasard des batailles, des périodes d'effondrement vont succéder à d'autres de redressement. La France commence par être envahie de toutes parts. Philippe VI perd la bataille de Crécy en 1346. Localement, les anglais reconquièrent la Saintonge et le Poitou. Ils se vengent de Taillebourg en massacrant la population. Ils font de même à Saint Jean d'Angely et saccagent les environs de La Rochelle...
Mais un autre facteur va s'inviter dans cet enfer: la grande peste!... Elle apparaît dans la ville de La Rochelle et va y tuer le quart de la population.
Jean II, dit le Bon, fils de Philippe VI, va personnellement entreprendre la reconquête, mais après quelques succès locaux (St. Jean, Soubise, Surgères, Rochefort...) c'est le désastre de Poitiers en 1356! ("Père, gardez-vous à droite!... Père, gardez-vous à gauche!..."). Le roi est fait prisonnier et le traité de Brétigny rend la Saintonge à l'Angleterre.
Après quelques péripéties, Jean le Bon va mourir en Angleterre. Son fils, Charles V le Sage, va entreprendre de reconstruire ce que son père a détruit. Il choisit pour celà le meilleur soldat de son temps, Bertrand Du Guesclin, qu'il fera Connétable de France, cad généralissime des armées royales. Allié à la flotte espagnole, il va reconquérir l'Aquitaine, ville après ville, de gré ou de force; toute la Saintonge va redevenir française. Les dernières troupes anglaises sont battues à Chizé en 1373. La victoire sera de courte durée. Après la mort du Connétable et de Charles V, le fils, Charles VI, prometteur au début, sombrera dans la folie...
Le camp anglais en profitera pour reprendre pied dans la région. Les côtes saintongeaises en feront les frais, ainsi que Soubise et une abbaye de l'île de Ré. Azincourt en 1415 et la guerre civile ( querelle des Armagnacs et des Bourguignons/b>) vont plonger la France à deux doigts de sa perte. Le Dauphin Charles, déchu par les anglais de son héritage au profit d' Henri VI d'Angleterre, est réfugié à Bourges et n'est plus maître du royaume... Pourtant autour de La Rochelle, s'organise la résistance: marins de Barfleur chassés par l'invasion anglaise, marins bretons également, unissent leurs forces à celles des Rochelais. On ignore généralement que le futur Charles VII viendra personnellement de Bourges pour mettre la place en état de défense... On envoie une expédition recruter des écossais, hostiles à l'Angleterre, pour renforcer la défense française. Mais le camp français est démoralisé. Les caisses du royaume sont vides et les anglais viennent mettre le siège devant Orléans (1428)...
Et c'est le miracle!... Comme un météore, Jeanne La Pucelle va bouleverser en moins de deux ans le paysage politique et militaire du pays. Elle parvient à convaincre le Dauphin (6 mars 1429)  à Chinon, à galvaniser l'armée, à délivrer Orléans (8 mai), à battre les anglais en rase campagne à Patay (18 juin), à faire sacrer Charles VII à Reims (17 juillet), après la traversée d'un pays en principe hostile... Sa mission est achevée quand elle tombe dans les mains des Bourguignons (23 mai 1430) qui vont finalement la livrer aux anglais. On connaît la fin. Un procès inique, instruit par une cour ecclésiastique veule et soumise, toute acquise à l'Angleterre, et, pour finir, le bûcher, Place du Vieux Marché à  Rouen, le 30 mai 1431...
Mais, entretemps, l'espoir a changé de camp. Les anciens ennemis intérieurs finissent par se réconcilier, et petit à petit le pays est libéré des anglais et de leurs affidés. En 1442, le Poitou et la Guyenne sont reconquis. Jacques Coeur, grand argentier du royaume, finance ces opérations. En 1450, c'est la bataille de Formigny qui rend la Normandie à Charles VII.
Le 17 éjuillet 1453, la victoire de Castillon où trépasse le meilleur capitaine anglais, Talbot, achève la reconquête. Le 19 octobre, les derniers anglais embarquent à Bordeaux pour leur pays. Calais est le dernier poste qui leur reste sur le continent. Ce sera à  Louis XI, fils de Charles VII de le récupérer. La guerre de Cent Ans est terminée. Les Anglais attaqueront encore les côtes de Saintonge...
Jamais plus ils n'en occuperont le territoire.
Même si des querelles de succession et de rattachement de l'Aunis et de la Saintonge vont encore se produire dans les décennies qui vont suivre, la période qui commence alors sera pour notre région beaucoup plus paisible que les précédentes. Et les ambitions de Charles VIII, Louis XII et François 1er, les portant plutôt vers l'Italie et le mirage du royaume de Naples, l'Aunis et la Saintonge vont panser leurs plaies jusqu'à l'apparition de la Réforme et des guerres de Religion, qui vont de nouveau ensanglanter le pays à partir de 1546.

D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2009)
Les Guerres de Religions

Ainsi a t'on nommé le siècle qui va du règne de François 1er à celui de Louis XIV, même si leur phase aiguë dura surtout durant la seconde moitié du XVIème siècle.
Tout avait commencé deux ans après la bataille de Marignan, lorsque, en Prusse, un obscur moine de Wittenberg avait placardé, sur la porte de l'église, 95 thèses contestant la conception vaticane de la religion chrétienne. Luther entrait dans la légende et allait engager l'Europe dans une véritable guerre civile universelle...
Faute de presse ou de radio, l'information circulait naturellement lentement, mais inexorablement. En 1546, elle devait atteindre Saint Denis d'Oléron par la voix d'un autre moine nommé Robin, qui vint prêcher en chaire, la religion réformée... Elle y fut accueillie avec enthousiasme par une population pauvre, troublée par la pompe du Haut Clergé Catholique...
La liberté de conscience n'était pas encore d'actualité et, dénoncé, Robin fut arrêté. Il devait être transféré à Bordeaux pour y être jugé et probablement exécuté avec deux autres coreligionnaires pris à la même période. Mais il parvint à s'évader et disparut à tout jamais.
Quelques temps plus tard, en 1553, un autre converti, Philibert Hamelin, réédita la manifestation. Mais il eut moins de chance que son prédécesseur: il fut bel et bien saisi, jugé, étranglé et brûlé à Bordeaux comme hérétique...
La dite-hérésie poursuivait néammoins son chemin et, au milieu du seizième siècle, Saint Denis compta deux tiers de Réformés...
Henri II était résolu à ramener ses sujets dans le giron de l'église catholique mais sa mort accidentelle et le court règne de François II devaient permettre au protestantisme de prospérer jusqu'au début du règne de Charles IX. Mais en 1562, un massacre de protestants, en plein office religieux à  Wassy, en Haute-Marne, par les troupes du Duc de Guise, marqua l'embrasement réel de la premiè:re guerre de religion.
Ce fut en 1557 que la violence et la guerre civile atteignirent notre île. Sur le continent, la Réforme progressait moins vite, hormis à La Rochelle qui devait devenir la ville emblématique du Calvinisme, beaucoup de bourgeois adhérant avec passion au protestantisme.
Localement, les Réformés oléronais, sentant peut-être monter la tension entre les deux communautés avaient brutalement pris les devants, en s'appropriant la cloche de l'église de Saint Pierre pour l'échanger à leur profit contre quatre canons!
Désormais entre chaque trêve royale, l'escalade du fanatisme devait s'amplifier.
A Dolus, 13 prêtres et des dizaines de catholiques furent massacrés après le meurtre du curé de Saint Trojan.
Par ordre du Roi, le Sire de Pons vint alors mettre de l'ordre en Oléron en occupant l'île en 1568.
En réaction, dès 1570, 400 arquebusiers réformés débarquèrent et s'emparèrent de Saint Denis et de Saint Pierre, avant de marcher vers Le Château... Les églises furent évidemment saccagées et pillées et les catholiques susceptibles de payer rançon furent envoyés à La Rochelle.
Un peu plus tard une révolte catholique à  Saint Pierre s'acheva en massacre de ses auteurs. En 1577, les troupes catholiques reprirent de nouveau Oléron et se livrèrent, bien entendu, à des représailles contre les réformés... En 1586, à son tour, François d'Aubigné reconquît l'île pour le compte des protestants. Mais ce devait être pour peu de temps, puisque 4000 soldats catholiques les en chassèrent alors qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de renforcer les défenses du Château.
En 1598, enfin, Henri IV devenu Roi de France après son abjuration du Protestantisme, promulga l' Edit de Nantes qui devait reconnaître une certaine liberté de conscience et de culte... ce qui ne fut pourtant pas du goût de tout le monde!...
Ce sera d'abord Louis XIII, conseillé par le cardinal de Richelieu, qui choisira de revenir sur les privilèges accordés aux protestants, notamment à La Rochelle, devenu bastion des réformés, et un peu Etat dans l'Etat du Royaume de France...
Cela vaudra à cette ville la triste renommée d'un siège épouvantable au bout duquel les Rochelais durent bien céder aux exigences du Roi... Mais ce sera surtout Louis XIV qui achèvera d'affaiblir la religion réformée en France. En révoquant l'édit de Nantes de son grand-père, il imposa l'hébergement de militaires chez les protestants. Ceux-ci reçurent sans doute des consignes d'indélicatesses vis-à-vis de leurs hôtes... Les brutalités de la soldatesque, retenues dans l'histoire sous le terme de dragonnades, vinrent à bout de la patience des victimes. Le fanatisme de la Renaissance s'était largement émoussé  et peu de convertis persistèrent.
A Saint Denis même, le Roi obtint ainsi 230 conversions en 3 jours!... 600 Oléronais choisirent malgré tout l'exil plutôt que le reniement...
Le siècle épouvantable du fanatisme religieux s'achevait ainsi misérablement. Et 150 ans plus tard, il ne restait sur notre île que 250 réformés sur une population de 15.000 habitants...

D'après J-L. M. (bulletin municipal de janvier 2010)


Ce siècle devait également être une période de vive concurrence entre les deux ports principaux de la région, La Rochelle et Rochefort.
Tout commença aussitôt après la mort de Louis XIV (1715). Dès 1716, deux intendances distinctes furent ancrées sur les deux villes: le marquis de Creuil devint l'intendant de la Généralité de La Rochelle, tandis que François de Beauharnais restait l'Intendant de la Marine à  Rochefort...
Ce dernier port prenait de plus en plus d'importance en devenant le centre de ravitaillement des colonies françaises d'Amérique.
On y construisait des bateaux, indispensables pour lutter contre l'Angleterre contre laquelle on reprit la guerre dès 1744, jusqu'en 1747. Ce fut ainsi que l' Ile Royale, une fois perdue au Québec, impliqua le retour sur Rochefort de 2000 personnes, pour la plupart malades, évacuées du Nouveau Monde...
Mais pendant tout ce temps, La Rochelle stagnait, victime du terrible bras de fer livré un gros demi-siè:cle plus tôt contre Richelieu et Louis XIII...
La raison principale en est simple: la digue construite sur ordre du Cardinal pour interdire l'entrée du port aux renforts comme au ravitaillement de la ville lors du siège, bien que réduite après la capitulation, avait laissé des traces sous la mer, sur le fonds du pertuis... Petit à petit la vase s'était accumulée, retenue là par les restes du barrage; le chenal s'était littéralement engorgé et avait réduit d'autant les capacités d'accueil des bateaux dans le vieux port. A cette époque, seuls les bateaux de moins de 350 tonneaux pouvaient encore franchir le seuil contre 900 tonneaux avant le siège!...
De ce fait les producteurs de vins, d'eaux de vie et de sel se détournèrent de ce mouillage pour se reporter vers Nantes ou Bordeaux, tellement plus accessibles sans transbordements difficiles et donc à moindre frais...
Conscients de la gravité de la situation, les armateurs (essentiellement des religionnaires protestants auxquels bien des fonctions publiques restaient interdites par décision du Roi Soleil) s'unirent et entreprirent d'en appeler à l'Etat ( cardinal Fleury, Premier Ministre) pour effectuer d'immenses travaux de réhabilitation, travaux de dragage d'abord, mais aussi aménagement d'une "chasse d'eau" à partir d'une écluse implantée au Port Neuf...
Adjugés en 1729, ces travaux ne devaient s'achever qu'un siècle plus tard !...
Néammoins, dès 1740, La Rochelle reprenait de l'importance grâce en particulier au commerce triangulaire de la traite des noirs, considéré comme normal à son époque et même favorisé  par exemption de taxes de sortie par l'Etat !
Parallèlement La Rochelle avait obtenu le monopole des pelleries de la "Compagnie du Castor" québecoise, et les peaux de déchargeaient en quantités énormes sur ses quais.
A l'inverse, le Québec vit débarquer à cette période beaucoup d'Aunisiens et de Saintongeais qui abandonnaient leur terre natale pour chercher fortune au Nouveau Monde.
Il en était de même à Saint-Domingue (Haïti) où les Rochelais entretenaient de grandes exploitations de café et de sucre...
Mais, comme toujours, la rivalité avec l'Angleterre allait bientôt changer la donne...


D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2010)


La perte en 1763 des "arpents de neige" du Canada, tant moquée par Voltaire, n'avaient pas dû être trop traumatisante pour la plus grande partie du Royaume de France.
En revanche, elle représenta un vrai tremblement de terre pour les entreprises de La Rochelle dont 31 maisons commerciales se virent rapidement obligées de cesser tout paiement.
Paradoxalement, cet événement profita en revanche à  Rochefort qui se vit confier l'armement de 12 "flûtes" destinées à ravitailler les colonies.
En particulier, il fut ordonné que chaque mois, un "paquebot" devrait partir pour les dites-colonies... (des milliers d'Alsaciens partirent ainsi vers la Guyanne !).
Pour relancer la construction navale, le bagne de Rochefort fut créé en 1765. Rochefort prit alors une importance nouvelle et la ville reçut la visite du Duc de Chartres (futur Charles X) en 1777, et même celle de l'Empereur d'Autriche Joseph II, frère de Marie-Antoinette, venu certes incognito, sous un pseudonyme, pour visiter le principal arsenal français.
Cette embellie devait durer jusqu'à la Révolution, car la Guerre d'Indépendance Américaine de 1777 à 1784 allait promouvoir la Marine de guerre française.
Personne n'a oublié la part éminente prise par la France pour aider les "insurgents" américains, en lutte contre la Grande Bretagne, pour se détacher de la tutelle britannique.
Un état d'esprit, romantique avant l'heure, rendait sympathique à l'opinion ces habitants du Nouveau Monde rejetant une Monarchie si éloignée de leurs soucis propres et quotidiens...
De plus, personne non plus, n'avait vraiment digéré l'humiliation de la perte du Canada, et l'opinion majoritaire trouvait là une belle occasion de prendre une revanche sur l'ennemi héréditaire...
La Fayette, le premier, partit à 19 ans sur ses propres deniers, accompagné d'une poignée de nobles pour participer à cette lutte.
Louis XVI et ses plus proches conseillers n'avaient nulle envie de se lancer dans cette aventure, mais la Reine elle-même l'y poussait, pour assurer, pensait-elle, la plus grande gloire de son règne...
Ainsi, après le passage à Versailles de la délégation magistralement conduite par Benjamin Franklin, remarquable avocat de la cause indépendantiste américaine, le Roi de France céda t'il et lança ainsi la France dans l'aventure.
Et ce fut l'heure extraordinaire de l'embarquement de La Fayette pour une seconde expédition vers le Nouveau Monde, embarqué  sur l' Hermione le 18 février 1780 à Rochefort... Le 28 avril, il rejoignait la côte américaine.
Il devait être suivi de détachements importants, des bataillons entiers détachés d'une cinquantaine de Régiments français, aux ordres de Rochambeau, et de plus de 60 bateaux de guerre, renforçant les Miliciens américains du Généralissime Washington à partir du 11 juillet 1780 !
La conséquence de cette participation active de la France fut la victoire militaire incontestable des alliés sur l'Angleterre et la signature du second traité de Paris, le 3 septembre 1783, arrachant les 13 colonies à la couronne britannique...
Mais une autre conséquence inattendue de cette guerre d'émancipation fut l'émergence d'un courant de pensée républicain avant l'heure, puisqu'il était possible d'envisager un Etat sans monarchie...
Par ailleurs l'engagement français avait coûté fort cher au Trésor: 24 millions de livres, dont la moitié offerte par la France, auxquelles il fallait ajouter un prêt de 6 millions de livres pour aider à la reconstruction de la nouvelle Fédération... C'étaient là des sommes énormes qui allaient manquer au trône en 1788-1789... et induire la convocation des Etats Généraux du Royaume...
La Rochelle et surtout Rochefort  avaient largement profité  de cette mobilisation, et le commerce avec le Nouveau Monde se portait bien après la victoire...
La Révolution Française devait remettre cette heureuse conjoncture en question !...

D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2011)
Les cahiers de doléances...

La banqueroute de l'état des finances avait atteint un tel point que le Roi résolut, le 8 août 1788, d'ordonner la convocation des États Généraux du Royaume pour le 5 mai 1789, à Versailles.
Ceci ne s'était pas produit depuis 1614, sous la régence de Marie de Médicis pendant la minorité de Louis XIII... C'est dire si la situation était critique. Mais l'époque n'était plus la même.
Le dix-huitième siècle s'achevait et les esprits n'étaient plus identiques à ceux des contemporains du Vert-Galant...
Le Roi Louis XIV en avait confusément conscience, qui imposa la double représentation du Tiers-État par rapport au Clergé et à la Noblesse, et qui autorisa la rédaction de cahiers de doléances dans tout le pays.
La lecture de quelques uns de ces cahiers de doléances peut laisser pantois le lecteur non averti. Ce dernier peut avoir l'impression de voir évoquer une société moyenâgeuse, tant le vocabulaire employé peut parfois laisser perplexe.
Les préoccupations des trois ordres étaient, d'évidence, fort éloignées les unes des autres.
Si nous prenons par exemple les doléances des habitants de l'île d'Oléron, on découvre qu'ils demandaient:
* la suppression d'un arrêt du Conseil du 31 mars 1767, pour l'ameublement des pavillons de la citadelle (du Château), comme ayant été établi sous un faux exposé!...
* que le droit de balisage, gênant pour le commerce, et qui a été doublé depuis que Sa Majesté en a fait l'acquisition, soit réduit à la fixation primitive...
* que le Gouvernement vienne au secours des îles et côtes de Saintonge, pour les dépenses de réparation de leurs ports et canaux...
* que la juridiction des salines et les matières consulaires(1) soient attribuées aux juges des lieux qui, pour les objets de commerce, se feront assister de deux négociants...
Toute la province réclama aussi l'abolition du droit de franc-fief(2), aussi onéreux qu'humiliant pour le Tiers-État, à qui il rappelle les malheurs de la féodalité!...
Elle demanda encore l'extinction des corvées seigneuriales et des droits de guet et de garde, comme restes de servitude...
Ainsi les soucis locaux restaient fort éloignés des grandes idées des Encyclopédistes mieux connus dans la bourgeoisie et par quelques esprits éclairés de la noblesse.
Naturellement, ce fut parmi les juristes (200 sur 578 députés du Tiers-État) que se dévoileront les futurs meneurs de la Révolution, avec une centaine de négociants, banquiers ou industriels; le reste fut composé de rentiers, grands propriétaires fonciers... Pas un seul artisan ni paysan pauvre ne fut élu député...
Oléron dépendait de la Sénéchaussée de Saintonge à Saintes. Elle n'eut aucun député local pour la représenter.
Furent désignés:
- 2 ecclésiastiques (un chanoine et l'évêque de Saintes) représentant le clergé,
- 2 nobles (le chef de l'inspection des classes de Marennes, ainsi que le Commandant en chef des provinces de Saintonge, Aunis et Poitou, îles adjacentes et bas-Angoumois...),
et, donc, 4 députés du Tiers-État:
- Garesché, négociant à Nieul,
- Lemercier, Lieutenant-Général Criminel au Présidial de Saintes,
- Augier de la Sauzaye, négociant à Tonnay-Charente, et enfin,
- Ratier de Montguyon, avocat au Parlement, demeurant à Montguyon!
Ne soyons pas étonnés de trouver des nobles parmi les députés du Tiers-État. Pour des raisons sans doute diverses, certains nobles se firent les porte-parole de ce Tiers-État qui en avait assez de l'ancien régime (songez à Mirabeau!).
Peu de gens, à cette époque pouvaient imaginer le cataclysme qui allait s'abattre sur le Royaume et les bouleversements qui devaient se produire dans la décennie qui commençait.
Les deux dernières récoltes avaient été très mauvaises et la faim poussait déjà les mécontents vers des excès, préludes aux 25 années de guerres qui allaient suivre...
Déjà, le 26 avril 1789 (avant même l'ouverture des États-Généraux) la foule tenta de faire brûler dans leur four deux boulangers traités d'accapareurs (synonyme de spéculateurs pendant la révolution). Quelques châteaux flambèrent aussi (celui de Boisrobe et de Saint Georges des Agouts)...
Ce n'était que le prélude de ce qui allait se passer après les premières déceptions suivant les débuts de la révolution, sous forme de "bras de fer" entre le Roi et l'Assemblée, bientôt "Constituante"... On appellera cette période: "la Grande Peur"!...
Le pire restait à venir...
(1) Les matières consulaires: le Consul est, sous l'ancien régime, le "représentant d'un groupe de marchands de même origine" (!). C'est une sorte de syndic, un collège qui gère les affaires municipales...
(2) Le "franc-fief" est la taxe la plus représentative des abus de l'ancien régime. C'est une taxe acquittée depuis 1275 par un roturier ayant acheté des terres "nobles". De par sa condition de "non-noble", il ne peut s'acquitter du service militaire dû normalement par un noble à son Seigneur en échange d'un fief. Il est donc soumis, à la place, au "franc-fief".


D'après J-L. M. (bulletin municipal de décembre 2011)

Les désordres et les misères révolutionnaires.

Les esprits éclairés de la fin du XVIIIème siècle étaient prêts à faire évoluer le pouvoir en France dans le sens d'une Monarchie Constitutionnelle plus égalitaire dans le Royaume, et le peuple lui-même, du moins en Province, conservait un respect certain pour la personne du Roi et de sa famille.
Hélas, les atermoiements et les faiblesses de Louis XVI, aggravées par la volonté d'un certain nombre de citoyens aussi intolérants pour les autres qu'avides de liberté  pour eux mêmes, firent glisser rapidement le Royaume vers l'anarchie, la tyrannie et le fanatisme.
Confondant liberté et incurie, des émeutiers se regroupèrent pour, soit s'opposer à l'intronisation d'un curé  (St Vivient à Saintes en 1970), soit empêcher les Gendarmes d'appréhender un individu (octobre 1790 à Varaize)... Là, on ira jusqu'à égorger le Maire!
A Rochefort, plus grave encore, c'est la Marine et l'Arsenal qui sont atteints! Les Officiers n'osent plus commander par crainte d'un mauvais sort. Ils émigrent en masse.
En août 1790, deux cents insoumis manquent sur l'"Impétueux", et le 24, ce vaisseau et son jumeau, l'"Expiremont" refusent de prendre la mer. L'autorité  a quasiment disparu. Le Comte de Vaudreuil, commandant la Marine, démissionne, complètement découragé.
Fin 1789, le nouveau découpage national en départements de dimensions sensiblement identiques, crée la Charente Inférieure, englobant presque tout l'Aunis et une partie de la Saintonge.
Et c'est finalement la ville de Saintes qui est choisie comme chef-lieu, malgré les récriminations de La Rochelle comme de Saint Jean d'Angély.
La question la plus grave, celle qui va entraîner les plus grands drames humains, sera celle de la persécution du clergé. Plus la Révolution va se durcir, plus elle va devenir anti-cléricale.
Le pire est à venir avec la Convention montagnarde de Robespierre qui va très vite afficher sa haine des ecclésistiques.
Le serment constitutionnel, déjà exigé pour d'autres catégories de citoyens, va être imposé aux religieux qui, pour beaucoup, s'y refuseront, comme contradictoire avec leur état. Les prêtres, baptisés "non jureurs", initialement chassés de leurs cures, vont bientôt se retrouver carrément internés. Ceux qui n'ont pu fuir hors de France vont croupir en prison dans des conditions épouvantables...
Tout d'abord destinés à une déportation en Guyane, ils sont dirigés de partout vers le port de Rochefort choisi comme port d'embarquement. Ils parviennent en ville enchaînés comme des brigands.
Les prisons de la ville sont rapidement pleines. On les entasse alors dans les cales du "Bonhomme Richard" et sur le "Borée", sur la Charente. Cela ne suffisant plus, on remplit à leur tour "Les Deux Associés" et le "Washington" en rade de l'île d'Aix.
Le supplice des prêtres va durer onze mois (400 hommes entassés de nuit sur 123 m²). Montés sur le pont dans la journée, couverts de vermine, dans l'incapacité de bouger, mal nourris, taraudés par le frois hivernal, les deux tiers vont mourir dans la misère et l'indifférence générale des responsables.
Ce ne sera qu'à la fin de la Convention, en 1795, après la mort de Robespierre, que le sort des survivants s'améliorera par un transfert de Saintes à  Brouage.
Il faut avoir conscience, de surcroît, qu'ailleurs, des milliers de leurs semblables devaient connaître également un sort aussi funeste.
A Nantes, par exemple, la première noyade de masse du sinistre Conventionnel Carrier, en novembre 1793, concerna 63 prêtres avant les quelques 5.000 victimes qui allaient les rejoindre dans la Loire.
Quant à Paris, sur les 2.918 exécutions ordonnées par Fouquier-Tinville et expédiées par le bourreau Sanson et son équipe, 325 concernèrent des religieux des deux sexes.

D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2012, n°36)

Oléron et la Saintonge pendant la Révolution.

La Révolution est indissociable de la mise en service, en France, de la Guillotine , qui en devint presque son symbole, et l'outil de la Terreur  à son paroxysme.
Cet instrument reçut le nom, non pas de son "inventeur", dont il faudrait d'ailleurs partager le titre entre le Docteur Antoine Louis , Secrétaire perpétuel de l'Académie de Chirurgie, le bourreau Charles-Henri Sanson , la Justice britannique qui avait déjà utilisé un système équivalent, et même un mécanicien allemand nommé Schmidt (facteur de clavecins!), ami de Sanson, qui conçut la planche à bascule sur laquelle était lié le condamné avant qu'on le place à l'horizontale pour glisser dans la lunette sous le couperet.
Hélas pour Guillotin, l'instrument reçut pour nom d'usage, celui d'un homme qui n'en fut nullement le concepteur... Joseph Ignace Guillotin, é:minent Médecin, Député de Paris à  l'Assemblée Constituante avait seulement proposé un mode d'exécution unique pour tous les condamnés à mort, quel que soit leur crime. Auparavant, les Nobles pouvaient être expédiés par décapitation à l'épée, tandis que les manants finissaient soit pendus, soit roués, soit décollés à la hache; les faux-monnayeurs étaient ébouillantés vivants dans un chaudron, les hérétiques disparaissaient brûlés vifs, quant aux régicides, ils finissaient écartelés...
Guillotin demanda en outre que cette exécution soit en quelque sorte humanisée, en devenant plus rapide et la moins douloureuse possible. Ceci détermina la fameuse sentence si bien illustrée par Pagnol dans "Le Schpountz" : "tout condamné à mort aura la tête tranchée!...".
Comme chacun le sait au village, il se trouve que les Guillotin furent d'une lignée de notables à Saint Denis (sa mère était fille de Pierre Martin, juge sénéchal de Saint-Denis (Ile d’Oleron) et de demoiselle Catherine Guillon, son épouse), jusqu'au début du XIXème siècle, et qu'un imprimeur n'hésita pas à faire du "Logis Guillotin" situé à l'entrée du bourg, la maison de l'inventeur de la guillotine, sur l'une des premiè:res cartes postales...
Il n'est naturellement pas impossible que Joseph Ignace Guillotin ait pu s'y rendre et même, qui sait, y séjourner... Mais en aucune manière cette maison ne fut jamais la sienne.
Il n'en demeure pas moins que cet homme "admirable", philanthrope par ailleurs, n'en fut pas moins un enfant directement lié à notre commune puisque sa mère ne fut autre que Catherine Agathe Martin de la célèbre lignée des Martin de Saint Denis.
Là se limite son appartenance à notre village, car Joseph Ignace Guillotin naquit à Saintes le 28 mai 1738, fils de Joseph Alexandre Guillotin, avocat à Saintes.Il fit ses études à Reims puis Paris où il finit par intégrer l'Académie des Sciences de Jussieu et la Société Royale de Médecine. Il finit même par devenir le Médecin personnel du comte de Provence (futur Louis XVIII).
Élu Député du Tiers État à  l'Assemblée Constituante , ce fut lui qui suggéra de se rendre au Jeu de Paume où se produisit le véritable tremblement de terre politique que représenta le célèbre serment des Députés s'opposant aux ordres du Roi...
Joseph Ignace se consacra par la suite uniquement à la médecine et s'éteignit à Paris en 1814, dé,sespéré de savoir son nom définitivement associé à l'instrument d'exécution des hautes œuvres de l'État, appareil qui avait reçu entre temps, tant de sobriquets: "La Veuve, l'Abbaye de monte à regret, la Louison, le rasoir national, la cravate à Capet", et bien d'autres...
Il est presque impossible de reconstituer la généalogie des Guillotin , dont le plus ancien membre connu à Saint Denis fut un Jacques Guillotin (1615-1685), arrière grand père de Joseph Ignace, implanté à la Gautrie... Mais cette lignée dynamique essaima sur toute l'île et aussi sur le continent...
Pour bien se distinguer les uns des autres, ils se divisèrent en plusieurs lignées toutes apparentées: Guillotin de Fougeré, Guillotin de la Martière, Guillotin des Gonthières et d'autres encore...
L'enregistrement d'un mariage caractéristique entre cousins Guillotin de Saint Denis, le 28 janvier 1788, témoigne de cette multiplicité des branches de cette illustre famille.
Voir pour plus de détails, les Archives Départementales de Charente Maritime , conservatrices du fonds original, ainsi que les archives en ligne des registres paroissiaux et de l'état civil de Charente Maritime .

D'après J-L. M. (bulletin municipal de décembre 2012, n°37)

Lors de la Révolution de 1793, les villages de l'île d'Oléron sont rebaptisés. Le Château devient l'Égalité, Saint-Trojan devient La Montagne, Dolus devient Sans-Culotte, Saint-Pierre devient La Fraternité, Saint-Georges devient L'Unité. Le territoire oléronais n’est pas épargné, il devient l'île de la Liberté.

Oléron et la Saintonge sous l'Empire.
L'affaire des brûlots (11 & 12 avril 1809)
Après le modeste, mais oh combien glorieux arraisonnement du Pigmy , ce brick anglais de 16 canons échoué  sur les hauts fonds devant Saint Denis, le 5 mars 1807, lequel amena son pavillon sous la menace de la batterie des canonniers gardes côtes du village, et dont l'équipage dut se rendre à terre pour se faire constituer prisonnier, le calme revint pour quelque temps dans notre zone.
Quatre années après Trafalgar , malgré la surveillance constante de la flotte britannique qui barrait la route à toute tentative de vaisseau de guerre de sortir de l'Arsenal de Rochefort, ou qui aurait tenté de s'y rendre pour quelque raison que ce fût, la vie continuait de s'écouler au rythme des saisons.
L'Empereur repartait en campagne vers l'Autriche, campagne qui devait s'achever à Wagram. Mais, malgré la domination britannique sur les mers, il devait aussi se soucier de renforcer les Antilles menacées par la Marine adverse.
Ce fut la raison du regroupement d'une flotte de guerre rassemblée devant la Charente dans l'attente de 4 bateaux en retard venant de Lorient, ancrée sur trois rangées, face au large, entre les fondations du fort Boyard, dont le socle était à peine posé, et l'île d'Aix...
L'Amiral français s'appelait Lallemand et il disposait de 11 vaisseaux de ligne et de 4 frégates, force équilibrée par rapport aux 11 vaisseaux et 7 frégates anglaises, hélas renforcées par 3 corvettes et 36 bricks, et surtout par une quarantaine de brûlots (bateaux voués à être enflammés et destinés à venir au contact de la flotte ennemie).
L'Amiral anglais se nommait Gambier mais ce fut l'un de ses subordonnés, Cochrane, qui joua le rôle décisif de cette bataille... Ce dernier avait compris tout le parti qu'il pouvait attendre de la position resserrée des Français, face à eux, déployés dans la rade des Basques, hors de portée des canons de la côte.
Déjà l'Anglais avait pu vérifier la direction des courants à marée montante par le lâcher de barils de goudron enflammés qui se dirigèrent effectivement vers le mouillage français...
Lallemand crut déjouer cette menace en faisant établir une estacade (long boudin de cordages ancrés formant barrage face au danger) de près de 1.800 mètres de longueur. De plus il choisit de faire mettre des chaloupes à la mer, armées d'un canon, pour couler les éventuelles menaces, alors que la mer était mauvaise et que celles-ci risquaient de chavirer. Enfin il fit diminuer partiellement la mâture des vaisseaux pour éviter qu'ils soient jetés à la côte, s'ils devaient en urgence rompre leurs ancrages...
Mais Cochrane avait pensé à tout. Il avait même choisi de sacrifier une frégate, le Médiator, qu'il transforma en véritable bombe flottante et, avec un certain courage, il faut le reconnaître, il restera jusqu'à la toute dernière extrémité  sur ce bâtiment afin de le jeter sur l'estacade, incapable de résister à une telle agression...
Le 11 avril au soir, vers 20h30, profitant de la marée, la flotte anglaise laissa dériver une trentaine de brûlots vers leurs cibles avec, en tête, le Médiator et Cochrane, accompagné d'un Officier et de quatre marins qui quittèrent le bateau déjà en feu à quelques encablures de l'estacade qui dut se rompre à l'explosion de la frégate et ouvrir le passage à la flottille de brûlots menaçant ainsi directement la flotte française ...
Le seul ordre que donnera Lallemand sera "Liberté de manoeuvre"! S'en suivront des mouvements non concertés, au cours desquels chaque Capitaine fera ce qu'il pourra pour essayer de sauver son navire. Au petit matin du 12 avril, il ne restait que deux vaisseaux ancrés sous l'île d'Aix! Tous les autres étaient éparpillés, échoués sur des rochers ou des bancs de vase...
En fin de matinée, quelques bâtiments légers anglais vinrent donner le coup de grâce à la flotte française qui avait déjà largué  385 canons pour s'alléger sur les hauts fonds. Quatre vaisseaux et une frégate finirent incendiés par les français eux-mêmes ou par leurs adversaires... Il n'y aura plus de renfort possible pour les Antilles...
Les britanniques hésiteront à féliciter Gambier et Cochrane, pour cette victoire "bien mal acquise", grâce à un procédé jugé alors moins que chevaleresque. Cependant Cochrane finit par être fait Chevalier de l'ordre du Bain, récompense exceptionnelle pour un Capitaine de Vaisseau.
Du côté français, la consternation le disputa à la colère et, finalement, ce fut un "lampiste" qui paya pour l'impréparation du Vice-Amiral: le Capitaine Lafont, commandant du Calcutta, fut plus tard fusillé sur le pont du Régulus, pour avoir trop prématurément quitté son navire, le 12 avril au soir, tandis que trois autres commandants de Bâtiments sauvaient leur tête... Le Ministre de la Marine qui avait désigné Lallemand, chercha surtout à éviter d'être lui même mis en cause pour ce choix malheureux...

D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2014, n°40)

Oléron et la Saintonge à travers les siècles...
1815: Waterloo
18 juin 1815, jour de dé,sastre à  Waterloo ... 18 juin 1940, jour d'espérance après une autre défaite militaire... Les anniversaires se suivent et ne se ressemblent pas nécessairement. Je ne doute pas que dans ces temps de repentance, l'on commémorera Waterloo plus qu'on ne le fit pour Austerlitz, en 2005....
Mais au delà d'une amertume due au sentiment que, dès l'école, on cherche aujourd'hui à déconsidérer Napoléon, qui pourtant transforma la France révolutionnaire en Empire, et en fit l'Etat le plus puissant de son temps, on ne peut passer sous silence que notre région fut le témoin des derniers pas de l'Empereur, libre et vivant, sur le sol de France. Dans moins de six mois, nous vivrons le bicentenaire de la fin de l'Empire. Or, ce fut entre Rochefort et l'île d'Aix que se déroulèrent ces dernières dramatiques journées...
Rappelons simplement les faits. Au printemps 1815, le "Vol de l'Aigle" avait permis à Napoléon de reprendre son trône sans que soit tiré un coup de feu... Mais les monarchies, malgré les apaisements que l'Empereur avait avait largement proclamés, refusaient qu'un Bonaparte redirige le pays. 700.000 soldats furent aussitôt réarmés dans toute l'Europe pour écraser l'indocile maître de l'île d'Elbe. Dans l'urgence, la France affronta la coalition et jeta son va-tout en Belgique, avec 123.400 hommes. On connait la suite: le 16 juin, Napoléon écrasait Blücher à  Ligny et y signait sa dernière victoire. Mais le surlendemain, c'était le désastre de Waterloo, Grouchy ayant laissé filer le Prussien qui vint aider Wellington pour submerger l'Armée Française.
Le vaincu de cette dernière bataille n'était plus le fringant stratège d'Austerlitz, et ses Maréchaux étaient las, eux aussi et rêvaient de pouvoir jouir enfin de leurs rentes de situation. Fin juin, ce fut donc la seconde abdication au profit du Roi de Rome , Napoléon II... Mais le vaincu devait s'exiler.
Le 3 juillet, Napoléon quittait Niort pour rejoindre Rochefort avec le projet de s'embarquer pour l'Amérique. Le Cabinet britannique ne l'entendait pas de cette oreille et, en rade des Basques, comme en 1808, un vaisseau de ligne, le Bellérophon , montait la garde, secondé par quelques bateaux moins imposants.
Deux frégates françaises, la Saale et la Méduse, étaient ancrées près de l'île d'Aix, prêtes à tenter l'aventure du passage, si des conditions favorables se présentaient.
Le Préfet de Rochefort, Bonnefous, préféra ignorer l'ordre de Louis XVIII d'arrêter Napoléon Bonaparte, pour laisser à l'illustre hôte une chance de s'échapper. (Du reste, il n'aurait pas été si facile d'exécuter un tel ordre, vu l'opinion très bonapartiste de ses compagnons et des habitants de notre région...).
Poussé par son entourage, le 9 juillet, Napoléon choisit de gagner Fouras pour rejoindre l'île d'Aix, et le marin Beau, un colosse local, porta l'Empereur sur ses épaules, jusqu'à une chaloupe qui mit une heure et demie pour rejoindre l'île.
Là, pendant quelques jours, Napoléon hésita et temporisa. Il craignait surtout d'échouer et d'être fait prisonnier dans une situation humiliante (comme caché dans un tonneau, solution envisagée par quelques uns). Finalement, il décida de se livrer à l'Angleterre, après que des contacts pris par ses généraux avec le Capitaine Maitland qui commandait le Bellérophon, l'aient favorablement influencé. Il pouvait espérer que ce pays l'autoriserait à vivre paisiblement sur son sol...
Il écrivit alors au Prince Régent d'Angleterre la célébre lettre: ".../... Je viens, comme Thémistocle, m'assoir au foyer du peuple britannique.../...".
Et le 15 juillet, il embarqua sur un bateeau français, "l'Epervier", qui l'approcha du Bellérophon dont une chaloupe fut mise à l'eau pour accueillir le célèbre adversaire. Maitland le reçut à son bord, accompagné de ses proches, avec les honneurs dus à leurs rangs. Le 16 juillet, en fin de journée, le vaisseau fit voile vers le grand large et l'Angleterre...
Peut-être alors, la dernière vision encore proche que Napoléon vivant put avoir, au crépuscule, de la France, fut-elle celle des toits de Saint Denis et de l'ancienne tour é feu de Chassiron...


D'après J-L. M. (bulletin municipal de décembre 2014)

Oléron et la Saintonge à travers les siècles: Sous l'Empire...
L'affaire des quatre sergents de La Rochelle
Le Premier Empire définitivement abattu, notre région se lança dans des activités pacifiques afin d'améliorer le niveau de vie de la population. Même si beaucoup appréciaient la paix à sa juste valeur, une sombre rancune continuait d'exister dans certains milieux, en particulier, militaires, vis à vis du retour de la Monarchie.
Alors que Napoléon avait tré:passé à  Sainte Hélène, le bruit courait dans Paris à propos d'un complot républicain, visant à chasser les Bourbons pour revenir aux principes de la Révolution.
Il ne faisait guère de doute que la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, avait rallié: beaucoup de demi-soldes et d'autres nostalgiques de l'Empire à ceque la rumeur appelait dé:jà la " Charbonnerie "... Calquée sur le modèle des carbonari italiens, la Charbonnerie fonctionnait déjà comme toutes les sociétés secrètes, cloisonnées en loges d'une dizaine de membres. Des noms circulaient sous le manteau, sans le moindre début de preuve. Celui de La Fayette , le héros des deux mondes, pouvait servir de porte drapeau à cette entreprise...
Ce qui était patent, c'était que, en janvier 1822, la décision avait été prise au plus haut niveau d'envoyer le 45ème Régiment d'Infanterie, stationné à Paris, près de l'école militaire, à La Rochelle. Ce vieux régiment, dit "de la Couronne" sous l'ancien régime, présentait un état d'esprit qui faisait douter de son obéissance en cas de crise. Il refusait entre autre de crier "Vive le Roi!" lors des inspections. C'était son propre colonel qui l'avait suggéré au Ministre, le Maréchal Victor , lequel avait suivi Louis XVIII à Gand pendant les Cent jours ...
L'année 1821 s'était achevée sans autre contrariété que de voir l'Eglise, soutenue par le pouvoir, reprendre la haute main sur l'Ecole et l'Université et imposer de nouvelles limitations au droit d'expression visant la Presse.
Le Roi avait sous-estimé l'ampleur du complot en préparation. Heureusement pour lui, les conspirateurs n'étaient pas de grands professionnels de la subvertion, et en février 1822, la prise du pouvoir dans les villes de l'est, Belfort, Colmar, Lyon, échoua piteusement devant l'apathie des uns et les mesures énergiques des autres.
La Fayette qui se voyait déjà renouvelant le vol de l'aigle, fit promptement demi-tour dès qu'il eut connaissance de l'échec, alors qu'il rejoignait Colmar ! Ce revers ne découragea pas le Général Berton de tenter sa chance avec une méchante troupe de 450 paysans et artisans et il s'empara de Thouars !....
Pris de courage, il s'engagea vers Saumur où la garnison était censée se rallier à la révolte... Il n'en fut rien et cette jacquerie s'acheva piteusement par la dispersion des hommes et la fuite des chefs... Berton, Baron de l'Empire, fut pris le 17 juin, condamné à mort le 11 septembre et éxécuté le 5 octobre 1822.
Le Roi se décida alors à prendre ces manœuvres au sérieux et mobilisa sa police... A La Rochelle même, une "Vente", ainsi qu'étaient dénommées ces loges révolutionnaires, ne se montrait pas assez discrète.
Le sergent-chef Jean-François Borie ne se cachait pas pour afficher ses opinions et il cherchait à contacter d'autres Ventes, pour rejoindre Berton.... Cela n'échappa pas longtemps aux mouchards de la Police du jeune Ministre de l'Intérieur Villèle ... Bories fut arrêté et jeté dans la Tour de la Lanterne .
Quelques jours plus tard, trois de ses camarades qui avaient cherché à l'aider, furent à leur tour incarcérés. C'étaient les Sergents Charles Goubin, Jean-Joseph Pommier et Marius-Claude Raoulx...
Le Roi dé,cida de frapper l'opinion. Les quatre Sergents , comme ils furent appelés, furent transférés à Paris pour y être jugés en cour d'assises...
Le procès eut lieu durant la seconde semaine de septembre 1822.
Le dit-procès ne fut qu'une formalité. On leur promit la vie sauve s'ils dénonçaient eux-même leurs compagnons. Drapés dans leur dignité, ils refusèrent cette offre et affrontèrent stoïquement le verdict: la mort en place de Grève...
Le 21 septembre, lors d'une matinée d'automne fraîche, ils gagnèrent le lieu du supplice, au milieu d'un déploiement de forces royales considérable.
Les nombreux "charbonniers" venus là pour les sauver ne bougèrent pas plus que les royalistes ne purent le faire, le jour de l'exécution de Marie-Antoinette... Les quatre Sergents moururent courageusement.
Avec eux, mourait également la Charbonnerie en France. Mais la sévérité du jugement alors que ces hommes n'avaient encore commis aucun acte délictueux, apparut pour la masse des citoyens, comme un abus de pouvoir et un déni de justice...
Les 4 Sergents devinrent les porte-drapeaux martyrs des Libéraux et des Républicains...
Avec Villèle, le Gouvernement était maintenant sous la coupe du parti des Ultras, à la botte de la clique du Comte d'Artois (futur Charles X), qui attendait la mort de son frère, prévisible à court terme...
L'exécution des quatre sous-officiers marqua la fin des complots, mais la légende les immortalisa. La Tour de la Lanterne prit son second nom (tour des 4 Sergents), en référence aux condamnés. Balzac lui même les fit apparaître dans plusieurs de ses romans.
L'allée qui recueillit leurs dépouilles en 1830 au Cimetière du Montparnasse y devint l'allée des quatre Sergents...
L'épilogue de cet épisode tragique, commencé dans notre région, s'acheva à Paris durant la Commune de Paris de 1871, par l'assassinat, par les Communards , du mouchard qui les avait dénoncés en 1822, un ancien sergent Goupillon qui allait sur ses 80 ans !...
En mai 68, encore, des étudiants parisiens tinrent à fleurir les tombes des "martyrs de la Monarchie"... C'est dire si le souvenir de cet épisode marqua pour longtemps les esprits républicains...



D'après J-L. M. (bulletin municipal de juillet 2015

Oléron et la Saintonge à travers les siècles...
Oléron, place forte ou prison d'État ?...
L'objet de cette rubrique nécessite un retour en arrière jusqu'au milieu du Moyen-âge, puisqu'il s'agit d'évoquer les péripéties que vécut la place fortifiée d'Oléron: "Le Château..."
Comme son nom l'évoque assez, la position du Château s'imposa très tôt, dès lors que la volonté se fit jour de contrôler et de barrer le pertuis d'Antioche entre Oléron et l'île d'Aix, et protéger ainsi les débouchés de la Seudre comme de la Charente.
La légende veut qu'Aliénor d'Aquitaine ait imaginé les célèbres "Rôles d'Oléron" dans le castel qui occupa le seul site un peu rocheux, possible et favorable, au sud-est de la zone marécageuse de notre île.
Il ne rste rien aujourd'hui de cette première fortification (encore que dernièrement, des restes de cimetière méeacute;rovingien aient été découverts à l'intérieur de la forteresse à l'occasion de travaux...)
Il dut plus d'une fois servir de refuge aux Oléronais du sud de l'île, lors des incursions brutales des Vikings, des Espagnols ou des Anglais au Moyen âge. Plusieurs fois, la Place changea de mains lors des guerres de Religion, mais la vieille place-forte fut, une dernière fois, emportée par les Rochelais en 1627, pendant le célèbre siège de la Rochelle par Richelieu et Louis XIII.
Aussi le Roi décida t'il dès l'année suivante, de faire raser l'antique forteresse. Après la reddition des Protestants, le Cardinal, conscient de la position stratégique de la citadelle, obtint l'autorisation de la remplacer par l'actuelle Place-forte, renforcée quelques décennies plus tard par Vauban.
Louis XIV s'y rendit lui-même en 1660, soucieux de s'assurer de la protection de l' Arsenal de Rochefort alors en plein développement.
Dè:s lors, la vie de la forteresse ne fut plus qu'une longue ceille et aucune bataille ne se déroula sous ses remparts, la Flotte anglaise, si longtemps ennemie, se cantonnant à rester hors de portée de l'artillerie de l'époque (soit à plus d'un kilomètre de la côte) et, comme nous l'avons vu dans un épisode précédent, ce fut l'île d'Aix qui affronta, sous Louis XV, le débarquement et l'agression des Anglais en 1757.
De même, en 1809, la place-forte de Vauban ne put soutenir la Flotte française lors de la sinistre affaire des Brûlots, déjà racontée dans le bulletin n°40...
Aussi, lorsque se produisit la Révolution, le Château devint-il aussitôt Prison d'Etat. Un nombre indéterminé de détenus y furent enfermés, et même après la chute de Robespierre, la destination de la Place resta inchangée.
Les plus célèbres incarcérés du fait de la Loi du 28 Nivôse an 7 dans l'attente de leur transferrement, furent Barère, le célèbre Tribun du Comité de Salut Public, qui fit décréter "La Terreur", à l'ordre du jour , et Collot d'Herbois, d'aussi sinistre mémoire, et redoutable complice de Robespierre, l'un des principaux meneurs du 10 août et responsable des massacres de septembre comme de l'écrasement de la rébellion de Lyon...
Lâchant Robespierre au 9 Thermidor, tous deux sauvèrent sans doute leur tête, mais ils ne purent échapper à la condamnation.
Parallèlement à sa garnison variable au fil du temps, le Château demeura prison jusqu'en 1872, les Communards condamnés à la déportation, remplaçant aussitôt les Allemands faits prisonniers de guerre en 1870...
Par la suite, la 3ème République, née sur la défaite et humiliée par la perte de l'Alsace-Lorraine, commença à gonfler les effectifs de son armée et redonna à la citadelle sa vocation première de garnison, longtemps ténue sous l'ancien régime (2 Bataillons à 6 Compagnies de l'époque), mais elle reçut la fonction moins brillante de dépôt disciplinaire des troupes coloniales.
Entre 1914 et 1918, plus de 840 soldats allemands prisonniers séjournèrent au Château (61 officiers seront à Boyardville), en même temps que cette place abritait une quarantaine de blessés...
Zntre les deux guerres mondiales, le Château fut classé monument historique en 1929, ce qui ne l'empêcha pas de redevenir prison pour un bon nombre de résistants et garnison pour la Wermacht entre 1940 et 1945.
Les bombardements de la libération détruisirent les deux tiers des cantonnements et il fallut attendre pratiquement la fin du XXème siècle pour entrevoir un début de réhabilitation pour ce magnifique patrmoine oléronais...



D'après J-L. M. (bulletin municipal n°43 de décembre 2015

Aunis et Saintonge de 1830 à 1870.
Après les émotions suscitées par l'affaire des 4 Sergents de La Rochelle, l'Aunis et la Saintonge, engagées dans une longue période de paix, se détachèrent des débats politiques et entreprirent la modernisation des deux provinces, en profitant du redémarrage du commerce induit par la fin des conflits.
Même la Révolution de 1830 n'entraina guère de turbulences dans la région et les nouveaux Députés restèrent quasiment les mêmes que ceux de Charles X ...
Quelques esprits chagrins, fidèles aux Bourbons légitimistes, tentèrent néammoins d'aider la Duchesse de Berry, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, mère du petit Henri ("l'enfant du miracle", fils posthume du Duc de Berry et dernier dauphin de France après l'assassinat de son père). Venue de Provence pour tenter un coup d'état, elle rejoignit la Vendée en traversant la Saintonge, où elle s'arrêta une semaine, du 7 au 15 mai 1832, au Château de Plassac, tout près de St. Genis de Saintonge. Ce fut là qu'elle lança un appel à l'inserruction des populations de l'ouest...
Mais nous n'étions plus en 1793, et elle ne put regrouper que quelques centaines de paysans qui ne purent rien faire contre l'armée de Louis-Philpppe... La Duchesse finit par se faire prendre à Nantes, et, après une année d'incarcération dans la citadelle de Blaye (période pendant laquelle elle mit au monde une fille qui ne vécut que quelques mois), tout crédit perdu, elle fut ensuite transportée jusqu'en Sicile, pour y rejoindre son mari complaisant (Comte de Lucchesi-Palli) qui avait bien voulu accepter cette union officielle... On n'entendit plus parler d'elle jusqu'à son décès, le 16 avril 1870.
En revanche, la misère restait d'actualitén et sans doute suite à de mauvaises récoltes, en 1839, de graves émeutes dues à la cherté du pain se soldèrent par des fusillades et 51 condamnations en cours d'assises. Malgré tout ce fut durant cette époque pacifique de la Monarchie de Juillet, que la région entra vraiment dans la modernité: port de Rochefort amélioré, avec une annexe à Tonnay-Charente; fin des travaux sur le Fort Boyard et même projet d'un canal rejoignant la basse Loire à la basse Gironde... Ce fut également dans ces années là que fut ouvert un Collège Royal à Saintes, transféré à La Rochelle en 1823.
Malgré ces progrès, la révolution de 1848 ne souleva pas l'indignation lorsque Louis-Philippe dut s'exiler en Angleterre, et, comme le reste du pays, notre région se livra au futur Napoléon III, à l'occasion du Plébiscite du Prince-Président (100.263 voix pour sur 116.000 électeurs!). Durant le Second Empire, la modernisation se poursuivit avec, en particulier, la création de la ligne de chemin de fer entre Poitiers et La Rochelle ainsi que Rochefort (inaugurée en 1857). Quant au télégraphe, il relia La Rochelle à Poitiers avant la chute de ce Régime.
La guerre de 1870 surprit donc une région en plein développement, et, par bonheur, elle n'entraina aucune destruction sur son sol. Néammoins il faut noter que, après les premiers revers de cette guerre, les "Mobiles" de Charente Inférieure regroupèrent 6.000 hommes pour constituer le 8ème Régiment d'Infanterie, qui rejouignit l'Armée de la Loire, et ceux-là prirent part aux engagements sur la Loire et au Mans, jusqu'à la fin des combats. La Troisième République allait naître, mais le véritable drame qui devait déstabiliser la région devait survenir un peu plus tard en 1875. Cela s'appela le Phylloxéra...
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D'après J-L. M. (bulletin municipal n°44 de juillet 2016

...à suivre...

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